Alors qu'il ne fait plus parti du plateau du championnat du monde des rallyes, Colin McRae est toujours là, du moins virtuellement. Face à un WRC parrainé par le champion du monde en titre, (et sûrement double d'ici quelques semaines) Sébastien Loeb, Codemasters a choisi la continuité en compagnie du célèbre pilote écossais. Tout ceci paraît bien symbolique mais lorsque l'on passe d'un volet à un autre, on sent que la routine s'installe durablement, et pas seulement au niveau du nom de la licence...
Malgré quelques nouvelles têtes faisant leur trou (Lumines et Virtua Tennis principalement), les premiers gros titres PSP sont le résultat des adaptations d'opus ayant fait leurs preuves sur PS2. Certes, cela peut plaire car la plupart de ceux-ci sont les petits derniers de séries ultra connues et respectées pour les nombreux hits qu'elles ont collectionnés. Mais si l'on prend la situation d'un autre point de vue, il est clair que le mot innovation ne trouve que très rarement sa place dans ces "mini-clones". Certains s'en contenteront, d'autres ne troqueront pas leur pad de PS2 contre la portable. Les semi-échecs ou déceptions de quelques uns de ces jeux vont-ils permettre à Codemasters de frapper un grand coup et de proposer un jeu "adapté" mais tout autant personnel et faisant corps avec les particularités de la PSP ? C'est une des questions auxquelles nous allons répondre à travers ce test. Colin Mc Rae Rally ne se présente plus puisque cette série a fêté sa septième bougie cet été. Ne se revendiquant pourtant pas comme un titre orienté arcade, Colin mise beaucoup sur un pilotage accessible par tous, quitte à mettre un peu de côté certains aspects de la conduite lors des compétitions de rally. Ce volet ne bouleversera pas les habitudes, reste donc à savoir s'il arrive à combiner tout ce que ses aînés ont mixé pour obtenir la renommée qui est la leur.
Si WRC continue de parier sur ses licences officielles, les tracés de la totalité des rallyes et la modélisation des véhicules plus réelle que jamais, Colin McRae a préféré nous proposer un mode carrière et la possibilité de conduire des bolides ayant eu leur jour de gloire à une époque précise du championnat du monde. Ainsi, on s'aperçoit rapidement que la base de données est sérieusement amputée d'éléments essentiels au réalisme des courses. Ce ne sont donc que 9 pays qui sont présents contre les 16 proposés par WRC. Au menu donc Allemagne, Australie, Espagne, Etats-Unis, (oui, je sais, c'est étrange dans un jeu de rally...), Finlande, Grèce, Japon, Royaume-Uni et Suède. Si tous les tracés ne sont pas là, toutes les surfaces ont au moins un représentant. On observe la même chose en ce qui concerne les véhicules disponibles, puisqu'en plus de ne pas avoir l'apparence officielle des constructeurs de cette saison, on remarque l'absence des Skoda. Sans vouloir enterrer un peu plus cette base de donnée, on s'aperçoit qu'une fois le championnat lancé, il n'y a pas la possibilité non plus de choisir un pilote officiel puisqu'il n'y en a pas. On se bat donc contre des inconnus, ce qui n'est pas forcément encourageant... Pour compenser tous ces manques que les fans de simulation auront du mal à pardonner, un bon nombre de voitures sont débloquables en remportant les différentes épreuves du mode carrière.
Le mode carrière justement, est le petit plus de Colin McRae Rally mais la manière dont il est construit ne ressemble en rien à une vraie carrière de pilote. Une fois de plus, on continue d'être très nostalgique du mode carrière proposé dans V-Rally 3, en 2002, encore jamais égalé tant de nombreuses choses étaient parfaitement bien pensées de sorte à ce que la durée de vie du jeu s'en voyait très largement augmentée. Ici, on se contente d'enchaîner les défis, organisés en championnats. L'évolution fait que la difficulté augmente en même temps que l'on engrange de l'expérience. En plus de cela, on peut améliorer les performances de nos voitures en passant des tests qui, s'ils s'avèrent réussis et concluant, nous permettent d'ajouter des pièces améliorant la fiabilité et les performances de la voiture. Les points réglables sont le moteur, les vitesses, les freins, les suspensions et l'échappement. Les victoires en mode championnat donnent d'ailleurs également accès à ce genre d'améliorations. Celui-ci possède 2 niveaux de difficulté variant notamment au niveau de l'impact des collisions sur le comportement de la voiture. Les dégâts causés par ce genre d'incidents peuvent alors être réparés lorsque 2 des 6 spéciales ont été courues. Mais on ne dispose que de 60 minutes pour effectuer ces réparations et un dépassement de ce délai entraîne automatiquement une pénalité de temps sur le chrono de la prochaine spéciale.
On ne passe cependant pas tout son temps à réparer sa voiture mais également à la régler en fonction de la surface et des conditions climatiques. Rien de révolutionnaire cependant puisque ce sont des réglages de base allant du choix des pneus à la longueur des rapports en passant par la sensibilité de la direction notamment. On a ensuite l'opportunité de tester notre configuration, si on le souhaite, sur une portion du tracé qu'il faudra parcourir, ce qui nous permet d'ajuster le mieux possible la façon dont doit réagir la voiture aux conditions imposées. Place ensuite à la course, et on se rend compte rapidement que le titre penche démesurément vers l'arcade que les plus assidus et techniques pilotes trouveront d'une grande banalité. La jouabilité n'en reste pas moins correcte puisque la voiture répond rapidement aux commandes mais on a vite l'impression de conduire toujours de la même façon, quel que soit la surface pratiquée. Codemasters a choisi de combler cette relative simplicité par de nombreux pièges tout au long des spéciales. Les arbres sont plus présents que jamais sur le bord de la route et de nombreux passages se font dans des chaussées très étroites. Pire encore, on trouve beaucoup trop de croisements et pour un peu que le copilote ne suive pas le rythme, on se retrouve étrangement sur la mauvaise route. Ce n'est pas tout puisqu'on croise beaucoup de pierres mal placées à l'intérieur des virages, nous forçant à ne jamais couper pour gagner de précieux dixièmes de seconde.
Hormis ces petits détails ennuyeux, on remarque que la réalisation et l'interactivité avec les décors laissent parfois à désirer. On est donc surpris par moment de voir un simple buisson ou quelques feuillages débordant sur le tracé stopper net la progression de la voiture, tel un rocher de 2 tonnes. En revanche, ces accidents donnent droit à une jolie modélisation des dégâts, d'une grande précision. Prenons l'exemple d'une bosse mal négociée, la voiture ne retombe pas parallèle au sol, et là, c'est le pare-chocs arrière qui mange tout. On le voit donc pendant, prêt à céder mais le plus intéressant est que le silencieux lui aussi fait les frais de la réception douteuse, ce qui débouche sur une sonorité du moteur bien plus marquée. Autre petite touche sympa, lorsque votre conduite est assez mauvaise pour que vous rentriez de plein fouet dans un arbre, de petites feuilles tombent du haut de celui-ci. Un détail certes, mais qui rend les environnements bien plus vivants. En revanche, lorsque votre capot avant s'ouvre lors d'un choc frontal, celui-ci disparaît en pleine accélération, au lieu de s'envoler comme on le voit habituellement. Pour vous tenir au courant de l'état de votre voiture, un petit schéma est disposé en bas à gauche de l'écran, indiquant les parties qui ont été les plus touchées et mises à contribution durant la spéciale.
En fonction de vos préférences, 5 vues sont disponibles dont une vue intérieure depuis la place du pilote. La configuration par défaut n'est pas très pratique puisque c'est le bouton select qui vous permet de basculer d'un angle à l'autre, et il n'est pas aisé d'atteindre celui-ci tout en restant sur la route... Vous me demanderez donc à quoi sert le bouton triangle ? Tout simplement à donner un coup de volant. Fantaisie inutile ? Non, certainement pas, car si l'on ne voit pas vraiment l'intérêt de cette nouvelle fonction dès les premiers tours de roues, on s'en passe difficilement à partir du moment où on s'en est servi une fois. Le principal atout de ce bouton est de permettre de se repositionner dans l'axe de la piste. Il sert donc dans 2 situations différentes : lors du passage d'une épingle, remplaçant le frein à main et permettant ainsi de conserver un minimum de couple pour obtenir une bonne reprise, et lorsque la voiture a du mal à négocier la fin d'une courbe rapide, nous aidant à rattraper une trajectoire compromise. Cette amélioration, tout en étant discrète, est certainement la plus grande nouveauté au niveau du gameplay puisque pour tout le reste, on est très proche de ce que la version PS2 pouvait proposer. Soulignons tout de même l'impression de vitesse assez importante puisqu'à partir de 150 Km/h, on commence à prier pour que le prochain virage ne soit pas une épingle ou un virage serré tant les éléments défilent rapidement.
La réalisation graphique est tout à fait acceptable sans être pour autant exceptionnelle. Que ce soit l'asphalte, la terre, le gravier ou la neige, les surfaces rendent bien, mais les décors de second plan n'ont pas été particulièrement travaillés. Quant aux quelques supporters venus encourager leurs idoles, ils sont moches, sans relief et inanimés. Pour ceux qui voudraient tester leur réactivité, inutile de perdre du temps puisque si l'on s'approche d'eux à moins d'un mètre, la voiture est automatiquement remise sur le tracé, à la manière de ce qui se fait lorsque l'on vient d'enchaîner des tonneaux. Les voitures sont jolies, sans plus mais très détaillées puisque l'on distingue très bien leur intérieur, notamment les montées et descentes de rapports effectuées par le pilote. Même la tête du copilote bouge en encaissant les G, que ce soit de côté ou de face. Les effets de lumière et les reflets ont été soignés de sorte à ce que le soleil ne nuise en rien à votre visibilité. Pour ce qui est de la bande-son, le copilote parle très distinctement et s'il vous en prend l'envie, vous pouvez évoluer avec des consignes dites en allemand, anglais, espagnol ou italien! Au final, ce Colin McRae Rally 2005 Plus reprend les bases de son aîné et les adapte sur PSP pour des sensations de conduites s'avérant au final assez décevantes et trop arcades.
Les notes
Graphismes14/20
L'animation est d'un niveau correcte et l'ambiance générale plutôt bien reproduite. Si aucun défaut technique n'apparaît, il aurait été agréable de voir des environnements un peu plus détaillés. Voitures et pilotes affichent une qualité de réalisation appréciable sans être la meilleure qu'on ai vue puisque leur moteur physique n'est pas des plus performants.
Jouabilité14/20
Simple d'accès, le gameplay est totalement différent de celui qu'on a pu tester sur WRC. Orienté vers l'arcade, le pilotage sera surtout apprécié par les novices. En revanche, trop de pièges sont tendus au pilote, ce qui ralentit considérablement la progression.
Durée de vie12/20
Le mode carrière n'apporte pas assez et le faible nombre de tracés est à déplorer. On passe son temps à débloquer des voitures anciennes et les critères qui différencient les niveaux de difficulté ne sont pas des plus judicieux. Heureusement que l'on peut se mesurer à d'autres pilotes via le mode multijoueur en LAN.
Bande son15/20
Bien que précis dans ses consignes, le copilote alterne le bon et le moins bon. Il lui arrive d'annoncer les difficultés bien trop tôt, ce qui donne un décalage de plusieurs centaines de mètres. Le moteur des voitures est quant à lui bien reproduit et change considérablement en fonction des dégâts imposés aux véhicules.
Scénario/
D'une manière globale, Colin McRae Rally 2005 Plus est franchement décevant et on se demande bien où se situe le point fort de ce titre. Les néophytes pourront apprécier mais les amateurs de simulation attendront certainement la prestation de WRC pour faire leur choix. La base de données plus que succincte ne rattrape pas les manques du pilotage.
Note de la rédaction
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